Premier article de notre série, autour de l’implémentation de Google Analytics, et plus particulièrement des erreurs à ne pas faire.

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L’implémentation de Google Analytics est un sujet critique, parfois traité de manière très simpliste, parfois à peine traité, ou pas du tout, tout part de là, ou presque (cf. l’avant propos ci-après).

Mais une implémentation mal faite, ce sont des données imparfaites voire fausses, et donc des interprétations tout aussi fausses, et tout cela n’est – en général – corrigeable que par une nouvelle implémentation. Il vaut mieux donc bien le faire dès le début.

Comme tous les articles de cette série, vous ne ressortirez pas de la lecture de cet article comme un expert de l’implémentation de Google Analytics. Cependant, si vous gérez déjà un peu, ou que l’on vous parle de ce sujet, vous serez plus à-même de comprendre ce qu’il faut faire, et ne pas faire 🙂

Table des matières

Avant propos 1 : et les objectifs ?

Tout Digital Analyst qui se respecte – ou même toute agence que vous venez voir pour créer un site – commencera votre premier entretien par vous faire parler de vous, et de vos objectifs. Au sens « macro » du terme.

  • Que voulez-vous faire avec votre site Internet ?
  • Qu’attendez-vous des internautes qui visiteront votre site ?
    • Un achat ? Un contact ? Un abonnement ?
  • Quel est le parcours type de vos internautes vers cet objectif (le « funnel » en anglais).

Il y a 2 manières de prendre les choses :

  1. Dans l’idéal, vous définissez proprement vos objectifs en amont, et vous assurez que votre implémentation répond strictement à tous ces objectifs.
    C’est assez fastidieux et assez peu évolutif.
  2. Dans l’urgence – ou par défaut – vous pilotez au mieux l’ensemble de votre site, de la manière la plus « universelle » possible, en vous disant que « Qui peut le plus, peut le moins ».

Sur les implémentations sur lesquelles je travaille, nous faisons un savant mélange des 2. Par expérience, certains réflexes sont pris afin de permettre de pouvoir sortir la plupart des KPI sans trop de souci, même ceux qui ne sont pas prévus au départ. En plus, nous nous attardons sur les points les plus importants (tunnels de vente, etc.) pour les piloter finement en lien avec les objectifs principaux.

Avant propos 2 : Et les outils de Tag Management (TMS) ?

google tag managerJe n’ai pas encore commencé (ou à peine) à vous parler de Google Analytics, et je rajoute déjà un nouvel outil. Dans cette série, nous ne parlerons que (ou presque que) de Google Analytics, et pas de Google Tag Manager ou de ses autres concurrents. J’y reviendrai peut-être plus tard, dans d’autres billets.

Nous partirons donc du principe que ça n’existe pas et que nous faisons sans (même si c’est franchement plus souple et plus malin de faire avec : mais nous ne pouvons pas traiter de tous les sujets en même temps).

Ceci étant posé, attaquons le sujet des erreurs à ne pas faire !

Attention à votre structure de comptes Google Analytics

Première erreur, erreur impardonnable et non corrigeable par la suite. Respectez la règle d’or : un site Internet = un compte Google Analytics. Je sais que ça n’est pas exactement ce que dit Google sur le sujet, mais faites-moi confiance sur ce coup. Cette règle n’est pas forcément importante si vous n’avez qu’un site, mais dès que vous en aurez plusieurs, et a fortiori si vous êtes une agence et que vous créez des sites pour vos clients : SEPAREZ LES COMPTES.

Pourquoi ?

Simplement parce que dans Google Analytics, la gestion des utilisateurs (même si elle s’est beaucoup améliorée avec le temps) et plus particulièrement les administrateurs se gèrent au niveau d’un compte. Et cela peut vous poser de beaux problèmes si un de vos clients demande d’être administrateur de son compte Google Analytics (ce qui est tout à fait son droit).

Prenons un exemple d’une petite agence, appelons-la : MaPetiteAgenceWeb.

Si elle n’a qu’un seul compte Google Analytics, sa structure sera organisée comme cela :

  • [Compte] MaPetiteagenceWeb (ID UA-123456)
    • [Propriété] Le site de votre agence (ID UA-123456-01)
    • [Propriété] Client 1 (ID UA-123456-02)
    • [Propriété] Client 2 (ID UA-123456-03)
    • etc.

Or, si le client 1 demande à gérer son compte comme un grand, il aura accès aux données du site de l’agence, ainsi qu’aux données des autres clients (ce qui pose quelques soucis vous en conviendrez). Et vous serez d’autant plus coincé que vous n’aurez aucune autre possibilité que de lui re-créer un autre coompte, et qu’il perde l’historique de son audience dans ce nouveau compte. Bref, pas cool : donc faites bien les choses dès le début.

N’installez pas le code par défaut de Google Analytics

Quand vous créez un compte sur Google Analytics, vous recevez un code de suivi (voir l’image ci-dessous). Ce code est constitué exclusivement de javascript, qui doit être intégré dans toutes les pages pour que Google Analytics puisse récolter les données brutes, les re-travailler et les afficher dans l’interface que vous connaissez.

Cependant, je vous conseille fortement de NE PAS installer ce code. En tout cas, pas « juste » ce code. En effet, ce code permet de remonter plein de choses, mais probablement pas tout ce dont vous avez besoin, et donc de manière trop brute (encore une fois, nous sommes dans un scénario sans Tag Manager).

code par défaut Google Analytics

Code par défaut Google Analytics, à ne pas installer

En effet, ce code par défaut peut être largement enrichi à deux niveaux :

  1. Au sein-même du code de suivi analytics
    • Multi-domaine / Cross Domain,
    • Utilisateur Cross Device,
    • Dimensions personnalisées, etc.
      Je vous renvoie (pour le moment) vers la documentation de analytics.js (très bien faite) dans le documentation de Google Analytics
  2. Aux endroits spécifiques et importants dans le parcours de vos clients
    • Clic sur certains boutons, bannières internes,
    • Téléchargement de documents,
    • Liens sortants,
    • Connexion d’utilisateurs, création de compten
    • Inscription à une newsletter
    • Ajout au panier, tunnel de commande
    • Achat confirmé, etc.

Et pour chacun de ces éléments, ce sont de petites lignes de code à rajouter, et à personnaliser en fonction de votre site et de vos objectifs.

Exemple : (pour le User-ID)

ga('create', 'UA-XXXXX-Y', { 'userId': USER_ID });
ga('send', 'pageview');

Et ça peut vite devenir chronophage et franchement plus complexe que le code à copier/coller donné par défaut par Google.

Mais vous voyez bien que pour tous les éléments importants de votre site, il faudra y mettre des petits bouts de code afin de les suivre. Et vous vous rendez-bien compte que si vous faites juste un copier/coller du code par défaut qui vous est donné à la création de votre compte, ça sera un peu léger.

Pourquoi ces paramètres sont capitaux pour votre pilotage ?

Parce qu’à l’exception de très rares cas (site vitrine de 3 pages sans formulaire de contact), ces éléments complémentaires vous aideront à donner du sens à l’audience que vous mesurez, et vous permettront de voir si vos objectifs sont atteints (et de comprendre pourquoi ils le sont, ou ne le sont pas).

Comment paramétrer cela rapidement sans être développeur ?

En fonction des outils que vous utilisez sur votre site (CMS notamment), vous n’êtes pas le premier à être confronté à la problématique d’une implémentation de Google Analytics propre et rapide.

Cette solution ne fonctionnera pas sur un site complexe, développé juste pour vous, mais ça devrait quand même franchement vous aider si vous utilisez WordPress, en mode simple ou en mode e-commerce.

Dans ce cas, j’ai 2 plugins assez géniaux à vous conseiller :

Pour WordPress : Google Analytics for WordPress (by Yoast)

Le premier est développé par Yoast, le même Yoast qui développe le très fameux plugin « SEO for WordPress ». C’est un plugin du même acabit, qui inclut depuis quelques temps des extensions payantes, mais dont la version de base fait tout à fait le travail, et vous permettra de franchement gagner du temps. Nous verrons un peu plus tard comment bien le paramétrer (en attendant, Google est votre ami), mais utilisez-le, c’est carrément mieux que le code par défaut de Google Analytics.

Pour WordPress :WooCommerce Google Analytics Integration

Si vous utilisez WordPress comme plateforme e-commerce (en lien avec WooCommerce), je vous recommande chaudement ce second plugin, compatible avec Yoast.

Pour faire simple, il vous permet deux choses :

  1. De suivre les ventes (au sens de transactions e-commerce) pour Google Analytics
  2. D’activer en quelques clics le tracking avancé e-commerce (pour remonter automatiquement les ajouts au panier, le tracking du tunnel, etc.)
Google Analytics for WooCommerce
Google Analytics for WooCommerce
Développeur: WooCommerce
Prix: Gratuit

N’envoyez JAMAIS de données nominatives dans Google Analytics

Même si Google Analytics est un outil assez puissant pour comprendre vos visiteurs,
Même si vous pouvez remonter plein de choses, et parfois n’importe quoi (techniquement, rien ne vous en empêche);
Même si Google vous donne des inrmations pour connaître le sexe, la tranche d’âge, et les centres d’intérêt de chaque internaute qui visite votre site,
Même si Google a un côté big brother car il connaît déjà quasiment tout de votre vie privée,

et probablement à cause de toutes ces raisons évoquées au-dessus, Google vous interdit formellement (dans ses conditions d’utilisation que vous acceptez à la création du compte) de lui remonter toute information nominative ou permettant à Google d’identifier avec certitude un internaute (principalement dans des événements et des dimensions personnalisées), par exemple :

  • une adresse email non chiffrée,
  • un numéro de téléphone,
  • un numéro de sécurité sociale,
  • etc.

Si Google détecte que ce type d’information remonte dans votre compte Google Analytics, il se réserve le droit de le supprimer sans sommation, et sans appel. Faites donc attention à votre « actif de données digitales ».

Structurez correctement les URL de vos pages

Ce conseil est autant lié à l’analytics, qu’au référencement naturel, et plein d’autres domaines de la création de site. Avec des URL propres, c’est plus simple pour tout le monde, et a fortiori beaucoup plus simple pour analyser la performance de votre site. Et c’est d’autant plus vrai si vous n’avez pas suivi le second conseil, et que vous avez copier/coller le code de Google par défaut.

Alors quelles règles d’URL faciliteront l’analyse des statistiques de votre site ?
En voici 3 toutes simples, en général évidentes, mais souvent assez peu respectées :

  1. Des URL explicites
    • A éviter :
      p_auth=laGWFo8c&p_p_id=kikoulolp1_WAR_plop&p_p_lifecycle=1&p_p_state=normal&p_p_mode=view&p_p_col_id=column-1&p_p_col_pos=1&p_p_col_count=2&_loremipsump1_WAR_sitdoloramet_javax.portlet.action=demandeGiAction
    • A privilégier :
      • Une URL lisible
  2. Des URL hiérarchisées
    • qui reprennent votre arborescence
      • /catégorie1/sous-catégorie1/nom-page-ou-produit
    • qui sont homogènes (pas des catégories qui sautent, d’autres qui se dupliquent)
  3. Des pages de confirmation hiérarchiques
    • Exemple : /nom-formulaire/confirmation

Rien qu’en respectant ces 3 règles, vous gagnerez beaucoup de temps lors de l’analyse des chiffres au sein de votre outil de mesure d’audience, et en particulier de Google Analytics (qui se base en partie sur les URL dans ses rapports par défaut).

Excluez-vous des statistiques, ainsi que le trafic interne

Ca sera une belle transition avec la partie suivante, mais c’est un sujet à prendre en compte, et en particulier dans 2 cas :

  • Soit vous êtes un acharné, vous n’avez que ça à faire, et vous passez votre vie sur votre site au point de changer la physionomie des statistiques de l’audience (si si, ça arrive, et ça se voit d’autant plus sur de petits sites)
  • Soit vous êtes dans une grande entreprise, et quand vous avez 6’000 collaborateurs qui ont le site en page de démarrage (d’Internet Explorer…) ça vous fait d’un coup au moins 6’000 sessions de plus par jour et ça n’est pas négligeable.

Bref, ce qui vous intéresse, ce sont en général les sessions des internautes « utiles », donc pas vous, ni vos collègues. Il y a 2 manières de les supprimer, soit dès l’implémentation si c’est possible (et que les personnes à exclure s’identifient de manière persistante sur le site), ou au sein du paramétrage de Google Analytics, mais ça nous le verrons dans le prochain article 😉

En attendant, si vous avez aussi remarqué des erreurs grossières, n’hésitez pas à les lister en commentaire. Je répondrai également avec plaisir à vos éventuelles questions 🙂